Mélancolie

Depuis ton coup de fil de vendredi dernier, je ne sais plus où j'en suis...je croyais que j'étais guérie, je faisais mon deuil tranquillement (si on peut dire).

En fait, tous les jours je me battais pour ne plus y penser, pour ne pas me poser de questions.  Je n'ai sans doute pas envie de connaître la vérité, ta vérité.

Cela fait plus d'un an que je me demande pourquoi tu m'as fait ça; pourquoi tu m'as laissé tomber, pourquoi tu m'as trahi...je ne comprend toujours pas.

Tu as téléphoné et fait comme si de rien n'était...et moi, moi, je me remets à espérer, je m'imagine que tu m'aimes encore, que tu regrettes...depuis plus rien...c'est peut-être encore un jeu, je ne sais plus.

Si seulement tu pouvais m'aimer comme je t'aime

Je me retrouve nulle part...réconciliée depuis peu avec le père de mes enfants, je ne peux pas me domicilier avec lui.  Il ne veut pas, comme cela il a main mise sur tout, l'argent, les enfants, moi...

Cette situation est invivable, bref je me sens vraiment vide...il ne fait rien toute la journée, enfin je ne sais pas ce qu'il fait...il est libre, il a une voiture (que je paie) et il joue au chauffeur...

Il ne fait rien, il ne montre rien, c'est juste un poids mort que je dois porter et supporter.

Je redoute les représailles physiques si je lui parle...les représailles psychiques, elles, sont bien là!

Encore et toujours là.

J'essaye de relativiser, de me consacrer aux enfants...mais trop difficile.

Rien pour compenser ce vide...surtout pas boire (pas bien!), surtout ne pas fumer (pas bien!), surtout ne pas prendre de médicaments (pas bien!), surtout ne parler à personne (pas bien!)...

Enfermement morale et quasi physique...ah oui, je peux aller travailler!

Mais rentrer à l'heure et ne pas m'impliquer dans mon boulot sinon je ne suis plus à 100% capable de m'occuper de la maison.

Appartement laisser quasi à l'abandon si ne suis pas tout le temps derrière lui à ramasser, ranger...

Tranquilité quand il n'est pas là...plus de dialogue, plus rien.

Le matin, il ne m'adresse pas la parole, me dépose au travail, dépose les enfants, puis est libre...

Le soir, il vient me chercher, deux ou trois mots, pas plus...puis il s'en va...

Je ne veux plus rien de lui, juste avoir la paix.

Je ne suis pas médecin mais j'ai de sérieux doutes sur son état mental.

Pourvu que quelque chose existe, qui puisse nous protéger mes enfants et moi.......

Pénible les moments où l'on se retrouve seule avec soi-même et parfois même seule...pénible de se rendre compte que le mal être ne disparaît pas mais dort tout simplement.

Là, il s'est réveillé sans savoir pourquoi sans rien, tout simplement un matin, un soir, j'ai senti grandir cette chose en moi.  Je croyais m'en être débarassée, quelle bonne blague car on n'en s'en débarasse jamais.

Ca vous prend et ça ne vous lache plus...parfois une petite acalmie sans plus.

Il est parti il y a deux jours, en fait, je ne suis ni bien ni mal, je ne suis plus...

Respiration inexpliquée, coeur toujours fonctionnel mais à part cela: rien

Ah si, la chose en plus....petit mal être juste pour me rappeler que je vis.

Marre de cet état, de moi, des autres, de tout...

Marre de ne pas savoir vivre

Marre d'avoir cru, d'avoir eu des illusions, des rêves

Marre de n'avoir que des réalités

Marre d'avoir croisé des cons, d'avoir cru d'avoir bu leurs belles paroles

Marre de ce couteau planté en plein coeur

Marre de me promener la mort dans l'âme

Mes yeux sont vides, mon coeur aussi, je ne suis plus qu'un tas de chair déglingué ne servant plus à rien

Après plusieurs jours de folie inexplicable, la vie reprend son cours à peu près là où on l'avait laissée.  Comme si de rien n'était...je me surprends à penser que c'est pour toujours mais c'est ce que je me dis à chaque fois.

Je ne sais plus si je dois profiter du moment présent ou me préparer au pire.  Normalement, il y a toujours un laps de temps entre l'acalmie et l'explosion mais je n'ai jamais vraiment compté.

Maintenant je sais ce que veux dire "se sentir bien"....le tout est de savoir combien de temps.

Je déborde d'énergie, je cours, je suis crevée mais mon esprit est serein.

Plus personne ne viendra se mettre entre mes enfants et moi...ils sont ma seule raison d'être revenue.

Ce qui est drôle, c'est que je ne sais jamais ce qui provoque la crise et ce qui la fait disparaître.  Il y a d'abord un laisser aller général chez lui, que ce soit physique, psychologique et puis tout ce qui l'entoure semble ne plus exister.  Il peut vivre dans le bordel le plus complet, la crasse et les mauvaises odeurs sans que cela le gêne le moins du monde.  J'essaye de garder mon calme, un jour, deux jours, mais le troisième jours je n'arrive plus à me taire.  Je suis fatiguée, je rentre du boulot, je m'occupe des enfants et lui, il reste prostré.  En fait c'est un autre, c'est le mauvais qui ressurgit. Et si j'ai le malheur d'émettre une critique, il pète les plombs.

Donc mon seuil de tolérence augmente chaque jour.  Je supporte tout et c'est cela qui le déstabilise.  Mais moi, contrairement à lui, j'ai essayé d'évoluer, d'accepter les évenements, bons ou mauvais, je grandis.

C'est ce que j'appelle évoluer, et ça il le comprend très bien mais seulement quand c'est le bon qui est là.

Drôle de petite vie.

Petite suite de rien, juste l'histoire qui se répète...les erreurs, les conneries, tout y est...

Après plusieurs jours de crises une petite acalmie pointe le bout de son nez.  Il est redevenu "normal" si ce terme a un sens.  En général ça le prend quand il a besoin de quelque chose ou quand il est content.  J'opte pour la deuxième solution. Il est content, il s'en va.  Depuis 10 ans à chaque fois qu'il s'en va il est content et oublie d'être con.

Pas d'illusions, la connerie reprendra vite le dessus...

Profiter des jours qui restent et des jours sans lui...juste respirer sans avoir peur.

Juste avoir la paix...après on verra

Ca y est, il est parti!  Par pour longtemps c'est un fait mais quand même, ça permet de respirer, de sortir la tête hors de l'eau....Quand je pense qu'à une époque, je ne supportait pas de le voir partir....

Aujourd'hui, c'est le contraire, c'est de le voir, de sentir sa présence, que je ne supporte plus...en fait je crois sincèrement qu'il est fou et même si je ne suis pas une experte et que les mots, les blessures, physiques ou pas ne comptent pas pour celui qui ne le vit pas, au moins les faits seronts posés, écrits...

Je suis triste....

Comme c'est tout ce qu'il me reste et qu'il faut un jour commencer, je vais me vider de ma triste réalité........enfin peut-être pas tout de suite.  Il faudrait pour cela que je trouve les mots, que je sache par où commencer...mais ma réalité m'échappe à chaque fois que j'essaye de la poser sur le papier, un peu comme un rêve...au réveil tout a l'air l'impide mais au fur et à mesure que le temps passe, il s'échappe et rejoint l'endroit qu'il n'aurait jamais dû quitter: l'inconscient.

Ma réalité m'échappe, elle s'engouffre dans cet inconscient, je ne la vois déjà plus....

tristness

Parce qu'un jour il faut que ça sorte, parce qu'un jour tout deviendra clair pour tout le monde...Mais pas aujourd'hui les explications suivront bientôt...